Depuis quelques années des médicaments biologiques ont révolutionné le traitement de certains cancers en s’attaquant à une cible spécifique des cellules tumorales ou de leur environnement. Comme tout nouveau médicament, les médicaments biologiques sont protégés pendant un certain temps de la copie ou de l’imitation par un brevet. À la fin de ce brevet, des médicaments similaires au médicament princeps (ou médicament de référence) peuvent être développés. On parle de « médicaments biosimilaires » ou plus simplement de « biosimilaires ». Quelle est la place des biosimilaires dans la prise en charge du cancer ? Qu’est-ce qu’un médicament biosimilaire ? Un médicament biologique est produit à partir d’un organisme vivant, selon un processus de fabrication, très complexe, long et coûteux, faisant appel à des biotechnologies de pointe. Le médicament biosimilaire est produit à partir du même type de cellules et selon le même procédé de fabrication que son médicament biologique de référence. Contrairement à un médicament chimique, un médicament biologique n’est pas reproductible strictement à l’identique, mais seulement de façon similaire. Le médicament biosimilaire a des propriétés physico-chimiques et biologiques, une efficacité et une tolérance similaires au médicament princeps. Dans quel contexte un médicament biosimilaire peut-il être utile dans le cancer ? La recherche sur les médicaments biologiques dans le traitement du cancer est très active. Plusieurs types de médicaments biologiques sont d’ores et déjà utilisés pour traiter différents cancers ; d’autres sont en cours de développement. Les médicaments biologiques peuvent s’attaquer directement à une cible spécifique des cellules tumorales ou de leur environnement et empêcher ainsi leur croissance et leur multiplication ; ils peuvent aussi stimuler des cellules de l’immunité pour s’opposer au cancer ; enfin ils peuvent compenser des effets adverses liés au cancer ou à ses traitements (perte de globules blancs, anémie). Les médicaments biologiques qui ont fait leur preuve dans le traitement du cancer et dont le brevet arrive à expiration peuvent donner lieu au développement de médicaments biosimilaires qui trouveront à leur tour leur place dans la prise en charge de certaines formes de cancer. Dans quels types de cancers, les biosimilaires sont-ils utilisés ? Actuellement des médicaments biosimilaires de 2 médicaments biologiques ciblant des cellules tumorales sont disponibles ; il s’agit de l’anticorps monoclonal anti-HER2 indiqué dans les cancers du sein HER2 positif et le cancer gastrique métastatique et de l’anticorps monoclonal anti-CD20 indiqué dans la leucémie lymphoïde chronique et le lymphome non hodgkinien (mais aussi dans d’autres affections que le cancer). Le brevet d’un anticorps monoclonal anti-VEGF qui s’attaque aux vaisseaux environnant le cancer et favorise l’atrophie de la tumeur arrivera prochainement à expiration, donnant la possibilité de développer des biosimilaires. Les anti-VEGF semblent intéressants dans de nombreux cancers. D’autres médicaments biologiques disposant de biosimilaires peuvent être utiles chez les patients atteints de cancer. Il s’agit des facteurs de croissance des granulocytes (G-CSF) indiqués dans certainesleucémies et pour compenser la perte de globules blancs liée aux chimiothérapies et d’agents stimulants l’érythropoïèse (ASE) prescrits pour compenser l’anémie liée aux chimiothérapies. Le médicament biosimilaire est-il aussi efficace que le médicament de référence pour traiter le cancer ? Avant d’être mis sur le marché, les médicaments biosimilaires font l’objet d’une évaluation rigoureuse par les autorités compétentes, afin de garantir la sécurité des patients. Ils doivent avoir apporté la preuve de propriétés pharmacologiques, d’une efficacité et d’une tolérance équivalentes aux produits biologiques de référence. Pour cela des études précliniques et cliniques doivent être réalisées. Leur dossier d’autorisation de mise sur le marché est cependant allégé par rapport à celui déjà effectué pour le médicament princeps, ce qui permet un coût de développement moindre. Le médicament biosimilaire a donc une efficacité et une tolérance semblables à celle du médicament biologique princeps. Comment le biosimilaire s’inscrit-il dans le plan de traitement ? Seul le médecin autorisé à prescrire le médicament biologique de référence peut prescrire le médicament biosimilaire correspondant. Si le médecin vous a d’abord prescrit le médicament biologique princeps, il peut choisir de poursuivre avec le même médicament ou de vous proposer un médicament biosimilaire de celui-ci. Si vous avez eu d’emblée un médicament biosimilaire, vous le garderez ou éventuellement en aurez un autre. En effet, plusieurs biosimilaires d’un même médicament biologique princeps peuvent être développés. Dans tous les cas, le médecin vous expliquera les raisons de ce changement et prendra la décision avec votre accord. Vous ne percevez aucune différence entre les deux traitements : mêmes doses, même voie d’administration, efficacité et tolérance similaires Auteur : pascal seu
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Janvier 2019
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